• un monde de fou , ce monde l'a toujours été.

    Un monde, une existence ou tu mange pour ne pas être mangé, tu tue pour ne pas être tué, c'est cela la réalité de toujours. Un organisme a avant tout besoin de survivre pour exister et cela l'amène dès sa conception à se battre contre d'autres organismes , se battre mais aussi à faire des alliances, des compromis, afin de se renforcer et être moins vulnérable. Et la moralité n'y changera rien à cette réalité,  on aura toujours besoin de consommer , de combattre , et de coexister afin de survivre. Telle est la loi de la vie. Ce que la moralité, la religion ou la politique peut changer , c' est la façon de s'y prendre, la manière, la qualité et la quantité de cette échange et non sa nature profonde.

    C'est pourquoi la violence, les inégalités et l’égoïsme ont étés et seront toujours les piliers de l'existence, ainsi que l'amour qui permet un attachement et une coexistence durable. Mais ne nous y trompons pas. Il n'y a pas d'un côté l"amour pacifique, et de l'autre la haine et la violence. Nous ne sommes pas dans la guerre des étoile, d'une part le côté obscure et de l'autre la clarté de la force. La "force"si il y a est faite de la somme des deux côté, selon l'angle où on se place. Elle est une et indivisible. La force est ce qui rend plus fort, peu importe le reste. Parfois c'est l'anéantissement de la menace, d'autres c'est l'entente cordiale et la coexistence , et parfois encore la fuite qui sont des facteurs de survie. Même le pacifiste le plus borné, sera obligé de se défendre une fois sous la menace directe, consciemment ou inconsciemment ou bien il péri. Et à l'opposé, même le guerrier le plus résolu, sera obligé des faire la paix et de coexister si c'est la seule façon pour lui de survivre à un adversaire supérieur, si l'adversaire juge que la coexistence est plus bénéfique pour sa propre survie que le conflit . 

    C'est à mon sens , un fait, qu' aucune philosophie ni croyance ne peut nier: que le but première est sa propre survie( de soi et sa descendance par extension) . 

    Mais il y a un temps pour se battre et un temps pour se reposer, un temps pour résister et un temps pour aimer. C'est cela que la philosophie et l’Étique nous enseigne, rien d'autre: Choisir le bon moment et le bon moyen.

    Mais un monde pacifié est un rêve chimérique... car même si L'homme  y parvient un jour, cela sera une parenthèse d'espèce. Certes, une espèce comme l'homo sapiens sapiens, peut un jour établir la paix , mais ça ne sera que concernant son propre espèce à force de lois restrictifs ( une sorte de violence en soi) et d'éducation forcené ( une sorte de formatage en soi). Mais le reste de la nature suivra son court et sa loi fera toujours priorité. Les virus et microbes essayerons toujours de coloniser les organismes, et les organismes de les anéantir, le loup ( si il en reste!) mangera toujours l'agneau et l'agneau broutera toujours L'herbe verte.

    Donc nous voyons bien que ce n'est pas la violence, ni même la haine qui rend ce monde fou. Ce ne sont non plus les inégalités , car elles sont aussi d'ordre naturelle et même nécessaire à la bonne marche de la vie. Car comment imaginer un lion se nourrir si il était de force égale à sa proie? ou simplement comment imaginer gagner une compétition si tous les compétiteurs sont absolument égaux? Et puis comment concevoir un monde basé sur le système de survivance si tous les êtres étaient de force et d'intelligence égales. Impossible. Cela est un rêve et il se nomme le paradis. Mais certainement pas la vie. La vie, la vrai, le réel est fait d’inégalité , de compétition, de forts, de faibles, de riches et de démunies... c'est ainsi, et ce n'est pas moi qui l'est inventé. Je ne fais que le constater.

    Mais alors pourquoi donc ce monde nous semble si injuste? et bien simplement parce que IL L'EST. Ou du moins il l'est aux yeux de celui qui conçoit la notion de justice comme celle de l'effort et d'égalité. Mais intrinsèquement; la nature ne connait ni reconnait une telle notion. La justice est une invention humaine, un rêve, un idéal, dont la vie n'en a cure.   

    Donc ce n'est ni la violence, ni l'injustice, ni encore l'inégalité qui , à bien regardé, donneraient cette impression profonde  viscérale et VRAIE à mon sens ,  que le monde ne tourne non pas non plus simplement rond, mais de moins en moins rond, non pas qu'il est fou mais de PLUS EN PLUS  FOU, à en devenir schizophrène!!

    Ce qui donne à certain cet impression FORTE et vraie, est à mon sens l'information!

    Mais pour commencer il convient de préciser ce qu'est l'information à mon sens. L'information n'est pas la communication et encore moins le savoir. C'est un peu de ceci saupoudré d'un peu de cela. Le savoir demande de l'effort, de l'engagement et surtout du temps, l'information non, elle est instantanée. La communication demande de la volonté et de la réceptivité, ET SURTOUT de la compréhension . L'information demande juste à être entendue.

    La communication qui ontologiquement était là pour rapprocher les êtres et de partager les savoirs, comme un outil propagateur de  savoir (langage, écrit etc..)  s'est peu à peu transformé en un outil simplement informatif et non plus d'échange. Car si c'est la communication qui nous fait prendre connaissance de l'autrui, de ses idées, de ses sentiments à moins de ses sensations, de ses rêves ainsi que de sa vision du monde, et in-finé de son savoir,  l'information elle nous fait prendre connaissance de l’état non pas des êtres ou des choses mais de l’événement ou d'un fait !

    Elle est tel un coffret où on peut ranger pèle mêle une multitude de connaissances superficielles qui au fond ne font pas une connaissance certaine mais une certaine connaissance confuse. Elle est à la base de bien des progrès mais aussi de bien de confusions. Et surtout elle donne naissance à une comparaison à grande échelle MAIS sans connaître l’échelle de comparaison. C'est elle qui est à la base des pensées communes et souvent erronées  et et de visions de monde idéalisée mais non vécues. c'est l'information à outrance qui nous fait prendre conscience de nos différences fondamentales , de culture, de religion, de race, d'idéologie, d’écologie et de société. Or la différence fait souvent peur ... car elle met à jour cette inégalité inhérente à la vie même, cette diversité qui fait que chacun est unique dans son être, cette non-ressemblance des situation qui fait resurgir les injustices selon que vous êtes nés ici ou là bas , que vous être gros ou maigre selon la norme ambiante qui vous entoure ou que simplement vous êtes différents de vos voisins. Et la diversité même agréable fait peur, elle est source d'angoisse car elle pose la question de qui a raison ! Elle vus oblige à remettre en question votre être, vos habitudes et vos pensées. Et cela beaucoup ne le supportent pas... L 'éventualité d'être dans l'erreur est une source d'angoisse pour celui qui s'est enchaîne à ses habitudes. Si cela s'avère vrai, il oblige l'individu à briser ses chaines,, à se reconstruire et et tout recommencer. Bref à se révolutionner et révolutionner par là même son monde! Or cela est inconcevable pour l'ordre établi, car une idéologie est  comme tout organisme vivant, il tend à se conserver et se renforcer. l'information met en danger son entropie. Alors naissent les racismes et sectarismes de toutes sorte et les massacres qui s'en suivent .  Alors on tue non pas pour survivre dans sa chaire, mais pour ne pas mettre en danger l'ordre et la PENSÉE dominante même si on en est esclave. Alors on tue pour ne pas "briser les chaines de ses habitudes et certitudes réconfortantes" . Oui car les certitudes réconfortent...Rien de plus angoissant que d'être dans le doute, rien de plus sécurisant que la certitude.

     

    Après l'age de pierre, de bronze, de fer, de la métallurgie et de l'industrie, dans quel âge vivons nous sinon celui de l'information. Nous sommes en plein dedans, instantanément et continuellement connecté au monde entier , au moindre événement nous avons accès , mais sans jamais le connaître réellement, sans jamais savoir, nous restons pourtant informés!

    Et c'est pourquoi un monde qui a vu l'extinctions des races entières, les conquêtes des empires tels que la perse, l'empire romains, la chevauchée d’Alexandre le "grand"!!, ou encore la formidables avancée de Jenjis Khan ou l'empire arabo-musulmans, la guerre des cents ans, celle de l’Espagne, de la France , d’Angleterre , un monde qui a connu la barbarie, la pauvreté, la guerre mondiale, la misère et la maladie sans un jour de répit , un monde qui a vu couler le sang tous les jours , depuis des millions d'années, ce monde là, nous le trouvons aujourd'hui barbare , inégale et schizophrène !! Pourtant il n'a pas changé, et si il l'a fait c'est en mieux, en plus paisible, en plus pacifique!

    C'est l'information qui nous fait savoir au même instants, dans le même monde, sur la même planète minuscule, une sonde qui part dans l'espace pour sonder pluton à des millions de kilomètres, alors qu'à une centaine des enfants meurent de faim et des femmes se font violer!! L'information nous jette à la figure toute cette inégalité, toute cette diversité, toute cette effervescence qui fait de la vie, la vie , et du monde un monde Fou!

     K;t

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Fondamentalement, qu'est ce qu'une vie sinon un laps de temps à passer. 

    Or que faire de ce laps de temps? 

    3 choix s'offre à quiconque: Construire, détruire, et ne rien faire.

    Or ne rien faire est ce qu'il y a de plus frustrant, de plus ennuyeux et de plus néfaste pour l'individu. Il est même contre nature de ne rien faire, car la survivance demande de l'action, ne serait-ce que pour sa propre existence. Ne rien faire, "l'inaction" mène à la mort de l'esprit et par là même, du corps.

    Il reste donc à construire. Or pour cela il faut une multitude d'opportunités. Liberté, savoir faire, chance, talents, éducation, espoir et surtout "but". Car on ne construit que dans un but ou du moins dans l'espoir d'atteindre ce but. 

    Mais si ce but, ou cet espoir vient à s'effacer, si on se retrouve sans "raison d'être" , sans "utilité" individuel mais aussi publique, alors pour ne pas se perdre dans le nihilisme, pour ne pas sombrer dans l'ennuie et l'inaction, il ne reste plus qu'a déconstruire et même détruire. Non pas pour une cause, non pas pour un but logique mais juste pour rester dans l'action, pour se trouver une utilité, un raison de continuer à exister. Mais cela pour perdurer demande une organisation interne, une "idéologie". Ainsi on se trouve des supports idéologiques, peu importe leurs fondements, du moment qu'ils permettent d'agir pour une cause, un but qui au fond a peu d'importance. Ainsi on s'érige contre une ethnie, une religion, une nation , ou simplement un individu, on se trouve des boucs émissaires mais aussi des semblables, d'autres individus en perte d'identité, de but, de raison d'être, et on forme un groupe. Comme cela, on devient quelqu'un, car faisant partie d'une micro société, on retrouve une identité, une place, une "utilité" au sein de cette même société.

    C'est ce qui se passe chez l'individu violent organisé. Il est en colère fondamentalement non pas contre l'autre, non pas contre le différent, l'étranger, mais contre lui même. Contre sa propre existence sans but et sans raison. Il est en colère contre sa propre inutilité, en manque de reconnaissance, il est incapable de se construire dans la construction, alors il opte pour la destruction pour peu qu'il trouve des semblables avec qui partager ce vide intérieur afin de le combler.  

    La violence est naturelle et même utile. Elle ne pose pas de problème quand elle s'emploie de façon naturelle pour se défendre. Elle devient problématique, destructive, quand elle est sans but, gratuite,  employée à dominer et non à se défendre; quand elle s'emploie pour ôter non le danger mais les libertés fondamentales. Quand elle devient "dogmatique". Quand elle est employée alors, non comme "outils" mais comme but. Non comme un moyen mais comme une "finalité".

    Quand elle devient raison de vivre et créatrice d'identité, alors la violence détruit.  

    K.t

     


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  • La "Foi" bien qu'issue de notions religieuses, n'en a que l'apparence. C'est en vérité un mécanisme d'auto défense et de survie aussi vieux que la vie.    

    Quand rien ne va plus, et quand rien ne risque d'aller mieux, il faut se réfugier non dans le je m'en foutisme, et encore moins dans le nihilisme,  mais dans le déni totale et complet du présent comme réel durable. C'est à dire se dire que tout finira par aller mieux , surement et forcement. S'en persuader avec suffisamment de force, pour finir par y croire réellement. En somme, une auto suggestion souvent dérisoires mais parfois salvatrice. Cela n'empêche en rien de chercher de réelles solutions futurs, au contraire,  mais c'est le seul refuge pour résister au présent.

    Et c'est cela le vrai sens de la "Foi".

    Non une croyance aveugle en un futur imaginaire, stagnante et résiliée mais une force intérieure faisant fi des apparences et des probabilités, résolu et inflexible tendue vers le futur et le changement de toutes ses forces, consciente que le présent n'est que instant et impermanence . Et en cela, faire tout pour que ce changement se fasse dans le bon sens, qu'il suive le plan désiré et nécessaire.

    C'est cette Foi qui a sorti l'homme de sa caverne et qui l'a fait voyager dans l'espace intersidérale. Et cette "foi" n'a rien de religieux, sinon son infléchissement.  

    suite......  

     

    k;t


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  •  

     

    Tout être obéit à ces nécessités propres. Par là j’entends que tout organisme pour atteindre sa finalité (à supposer qu'il y en est une!) est soumis à des règles. La première en est de survivre.(comment atteindre quoi que ce soit autrement?).

    C'est pourquoi chaque être vivant possède dès sa naissance cette force, cette "volonté", qu'on appelle "l'instinct de survie" ou de "conservation".

     

    Cet instinct dicte au nouveau né de chercher dès la naissance, protection et nourriture.

    La première chose que réclame le nourrisson n'est-il pas le sein de la mère?

    Et quelle chose étrange que de voir les tortues marins à peine sorties de l'œuf prendre instinctivement le chemin de la mer, ou les gnous à peine nés, s'essouffler à se tenir sur leurs pattes de peur du prédateur qui rôde.

    Cet instinct enfoui au plus profond de chaque être vivant, le pousse à survivre, ou comme le dit H Laborit,

    à "maintenir sa structure".

    Il est présent chez tous les êtres vivants et je serais même tenté de dire de façon plus "brutale" chez les organismes les plus simples. Regardez à quel point il est difficile de détruire les microbes ou de déraciner une mauvaise herbe!!

     

    Cette volonté de vivre, cet instinct de conservation commande l'individu tout au long de sa vie, et prime sur tout le reste. Il est l'origine de tous les comportements, végétale ou animale, la source de toute pensée et le berceau de la force motrice de l'homme: le désir.

    Toute activité ou pensée y trouve explication et y prend racine.

    Ce que Aristote, Montaigne ou encore Freud appelait "le principe de plaisir" , n'est que la conséquence de l'instinct de conservation. Même le suicide ou le sacrifice n'en sont qu'une forme détournée.

    Il n'existe aucune force au delà de cette volonté de vivre et de survivre, nuancée certes selon les individus mais toujours présente même chez le suicidaire.

    Tout être vivant est programmé pour vivre, survivre et se reproduire, pour "maintenir sa structure"(Labotit).

    Nous allons voir de quelle manière, les instincts, comportements, pensées et actes de chaque être est soumis à cette loi première: survivre.

     

         La reproduction:

     

     

     

    Tout organisme vivant se reproduit. C'est même une des propriétés premièress qui le définit. Elle n'est autre que l'accomplissement et peut-être l'aboutissement de l'instinct de conservation. Elle est cet instinct fait acte.

     

    Afin de se reproduire chaque espèce selon son degré d'évolution a développé une technique adaptée son environnement et son mode de vie. Mais il ne suffit pas de se reproduire. Il faut également assurer autant que possible la survie de sa progéniture.

    Pour cela les organismes relativement simples "se dupliquent", créent à leurs images un double à une vitesse élevée (tels les microbes). Ceci augmente la chance de survie de l'espèce. D'autres comptent sur l'effet de nombre. Ainsi les plantes, les insectes ou autres poissons ont opté pour un grand nombre de possibilité de naissance à la fois (pollens, œufs nombreux etc..), afin d'assurer en fin de compte un minimum de "réussite".  Quand à ceux qui donnent naissances à peu d'individu à la fois(relativement), tels les mammifère(y compris l'homme), ceux là sont obligés de veiller plus ou moins à la survie de leurs progénitures et présentent par conséquent, plus ou moins ce qu'on appelle communément "l'instinct parental."

    Quoi qu'il en soit, toutes ces stratégies (dépendant de l'évolution et l'environnement de l'espèce)  peuvent être considérées comme des façons différante d'atteindre le même but: la survie de l'être mais aussi de  la progéniture et donc de l'espèce. 

    Or parfois la survie de la descendance ou de l'espèce passe avant celle de l'individu (un tel comportement peut sembler suicidaire). Il s'agit en réalité plutôt d'une forme de sacrifice, de "don de soi", permettant au détriment de la survie de l'individu, celle de l'espèce.  

    Ainsi les saumons remontent le cours de la rivière pour pondre et mourir, la mente religieuse se fait dévorer aussitôt après l'accouplement et  D'autres défendent au péril de leurs vies leurs nourriture, leurs territoires si nécessaire, ou leurs colonies.

     

    Essayer d'attaquer une ruche d'abeilles!! Elles vous piqueront même si cela signifie pour eux la fin de leur vie. (Chez l'homme un tel comportement s'assimilerait à de l'amour, sur cela on y reviendra ultérieurement.)         

    Ce qu'on désigne si poétiquement par "la loi de la jungle", n'est qu'une lutte sans cesse pour la survie. Une loi certes, mais naturelle et dictée par l'instinct de conservation, et si parfois la pérennité de l'espèce(ou de la progéniture) passe avant celle de l'individu, ceci reste néanmoins une forme de survie, une volonté de se conserver et conserver sa progéniture. Et ce n'est pas autre chose que l'instinct de conservation.

    Mais alors quel en est le sens, qu'est ce qui pousse l'individu à agir ainsi? 

    Se projeter à l'infini et ainsi défier le temps? Survivre à la mort? Peut-être, on ne sait trop, mais ce qui est sûr c'est que chaque être vivant est tenu avant tout, consciemment (si il a une conscience) ou non,  je dirai génétiquement par la survie (et celle de son espèce).

     

           L'HOMME

     

     

    Tout ceci peut nous sembler "évident" s'agissant du règne animal ou végétal, mais qu'en est-il de l'homme?

    En effet si tout organisme vivant tente de maintenir sa structure, l'homme n'en fait pas exception.

     

    Mais ce qui complique les choses si j'ose dire, c'est que l'homme pense. Capable d'éprouver des sentiments, d'avoir des joies, des remords, une morale; il réfléchit.

    Ce qui le différencie c'est peut-être cette conscience. C'est à dire non seulement la capacité de penser mais aussi et surtout de "se penser".

    Or la conscience lui ouvre la porte de "l'imagination", la pouvoir de se représenter intérieurement des images représentant des choses existantes, mais aussi et surtout; et c'est là l'important, ce qui n'existe pas ou pas encore. Cette faculté libère l'homme du réel, et parfois l'en sépare. Et c'est la différence avec l’animal.

    Nous avons vu que l'animal ou le végétal, est tenu par l'instinct de survie, programmé pour ainsi dire pour survivre et se reproduire (et qu'il arrive parfois que la survie de l'espèce prime au détriment de celle de l'individu). Il doit se nourrir, se défendre, se reproduire et survivre et pour ce faire, il doit s'accorder avec le réel qui l'entoure et dont il fait partie. Il doit se soumettre au principe de la réalité.

    L'homme ne dérobe pas cette règle, à la différence que lui peut imaginer son réel.

    Il a cette capacité de se détacher, de se projeter dans le futur, de désirer son bien présent mais aussi d'inventer son bien futur.

    Il est capable d'abstraction, et via l'imagination de créer sa propre réalité. Et cela change tout(en apparence).

    Il nous semble en effet naturel qu'un homme se défende pour survivre ou qu'il défende fusse au péril sa vie, celle de son enfant, de se famille ou de ses proches, mais quant à celui qui se sacrifie pour sa patrie ou son idéologie? Peut-on encore parler de l'instinct de conservation quand il s'agit de donner sa vie pour une idée ou une "cause"?

    Oui, car cette idée du réel prend ses racine dans son imaginaire, qui à force peut devenir le seul réel possible en dehors duquel il lui serait impossible de survivre.

    Répétons le, l'imagination est créatrice et n'en a cure de la vérité. Elle a une force intrinsèque qui libère et sépare l'homme du réel. Et si cela est suffisamment puissant, la réalisation de cet imaginaire( ou l'imaginaire même, mais alors c'est peut-être folie?), peut alors devenir une priorité, une nécessité absolue (car représentant le seul réel possible et voulu par/pour l'individu ) à tel point désormais que sa "survie" en dépendra. Celle de l'esprit, la conscience et de l'âme et par là même celle du corps( ou s'agissant des drogues, celle du corps d'abord).

    C'est pourquoi on peut mourir pour la vérité, la liberté, la justice ou l'amitié. On peut mourir par amour et pour l'amour.

    Oui l'homme imagine, invente son réel, et son "bien". C'est là, sa force et parfois sa faiblesse (quand l'imagination cède le pas à la folie). Et c'est ce qui le différencie de l'animal. Car pour l'homme comme le dit A.C.Sponville, la vérité si elle échappe à l'imaginaire, elle ne vaut toutes fois, que pour autant qu'il puisse l'imaginer

     

     

     

              Le désir

     

    Qu'est ce que le désir?

    Le désir est la force motrice de l'homme. Il est  puissance de jouir et d'agir. C'est encore selon Spinoza la force que nous sommes, dont nous résultons, celle qui nous constitue et nous anime.

    Le désir est la source de chaque action et de chaque pensée, mais qu'est ce qui motive ce désir, ou plutôt si désir il y a, dans quel but?

    Freud répond à ceci par le "principe de plaisir". C'est à dire que chaque homme tend à se faire plaisir, et désir ce qui lui est agréable et évite le désagréable.

    Henri Laborit nous dirait que l'homme n'a de cesse de "maintenir sa structure", et mémorise ce qui va dans ce sens comme agréables, et le contraire comme désagréable.

    Tout ceci revient à dire que le but premier et ultime du désir est la survie.

    Spinoza  disait encore:" nous ne désirons aucune chose parce que nous la jugeons bonne, mais au contraire nous appelons bonne la chose que nous désirons.

    Soit mais alors qu'est ce qui nous fait désirer telle chose plutôt qu'une autre?.

    L'instinct de conservation, de survie, cette force qui nous pousse à "maintenir notre structure", à exister, ou à faire exister (grâce à l'imagination). 

    Si nous appelons bonne la chose que nous désirons nous ne désirons cependant que ce que nous jugeons bonne, (d'une façon ou d'une autre), pour notre survie, celle de l'individu, de la descendance, de l'espèce ou parfois d'une idée permettant cette survie.

    Et c'est justement pourquoi le désir est notre force, notre puissance d'exister.

    Qu'elle se nourrisse du réel ou de l'imaginaire, c'est d'abord cette force, cette envie de "maintenir sa structure", cet instinct inscrit au plus profond de l'être qui nous fait désirer. Ce désir moteur de notre intellect, qui est notre force motrice n'a qu'un seul but, directe ou détourné: conserver notre structure, la survie.

    Mais alors si c'est l'instinct de conservation qui nous fait désirer, pourquoi les hommes ne désirent pas tous la même chose, pourquoi il existe tant de désirs différants?

    A cause du principe de la réalité, et grâce, toujours, à l'imagination. On sait que l'imagination est infinie et multiple.

    A autant de situations différantes, autant d'imaginations, de moyens de survivre et donc autant de désirs.

     

    Dans cette recherche de "survivance", l'homme tend naturellement donc vers ce qui lui est "agréable" et évite son contraire, le "désagréable"...

    Là intervient la notion du plaisir et la dépendance.

     

    Le plaisir.

     

    Comme le résume ACS, tout être humain, tend à jouir le plus possible et à souffrir le moins possible.

    Pourquoi cherchons-nous le plaisir? Qu'est ce qui, enfin, procure jouissance et souffrance?

    On est tenté de dire que ce qui nous donne plaisir est ce qui va dans le sens de nos désirs et inversement, et c'est pourquoi nous cherchons le plaisir.

    Or nous ne désirons que ce qui nous gratifie, qui nous rend plus fort et plus apte à survivre.

    Nous pouvons donc dire que ce qui est agréable est ce qui va dans le sens de la survivance et visé- versa

    Mais toujours, ce qui ne va pas dans le sens de la survie (ce sens est relatif bien sûr au sujet), procure une souffrance (regardez les réactions du corps face aux maladies physiques ou psychologiques).

    Le principe de réalité même, peut être détourné en une sorte de jouissance à thermes, si cela sert la survie.

    Freud disait: "le principe de réalité a également pour but le plaisir, mais un plaisir qui, s'il est différé et atténué, a l'avantage d'offrir la certitude que procurent le contact avec la réalité et la conformité à ses exigences".

    La privation même est parfois jouissive, si cela permet de survivre. Le jeun par exemple nous permet soit de nous purifier le corps(dans le cas d'un régime) et donc de mieux vivre, soit parfois de purifier l'esprit, de trouver l'harmonie nécessaire dans certain cas à la survie.

     

    Et c'est pourquoi le désir qui rappelons le n'est pas manque( le manque n'est que son échec ou sa conséquence non fructueuse), se fait d'autant plus sentir quand justement, il y a manque, quand il n'est pas assouvie, il peut alors même se transformer en obsession.

    On ne mange pas uniquement quand la faim nous torture, on mange également par appétit. On désir la nourriture soit parce qu'elle permet de survivre mais aussi parce qu'elle nous procure jouissance et plaisir. Dans le premier cas il en va de votre survie immédiate (physique), dans le second ce "plaisir" renforce (par le biais de l'imagination) notre structure, nous gratifie (psychiquement d'abord) et donc permet également de mieux vivre, de mieux survivre. La gourmandise en est l'exemple parfait.

     

    Il faut également parler des cas ou une chose peut être bonne(ou sembler bonne par le jeu de l'imagination) pour la survie ou la gratification immédiate, donc désirable, et mauvaise par la suite. Cela pose le problème de la dépendance.

     

    La dépendance.

     

    "Si on se cogne on a mal, mais si on a mal on se cogne".

    Les drogues illustrent parfaitement ce cas de figure. Une drogue procure tout d'abord du plaisir(physique ou psychique), en éliminant une certaine souffrance momentanément. Elle est alors immédiatement enregistré par la mémoire comme une gratification, comme une chose bonne car permettant un certain plaisir(éliminant le désagréable), puis son manque apporte la souffrance, celle la première(pour laquelle la drogue a été efficace) mais aussi et surtout celle du manque même de cette drogue. Intervient alors la dépendance.

    Le plaisir ressenti, se transforme en manque et donc souffrance.

    C'est une forme déformée, trompée par le jeu de la chimie du corps et de l'imagination, de l'instinct de survie. Ce cercle vicieux prend racine dans la recherche du "plaisir" ou de "survie", il a pour cause cette même force qui nous fait aller de l'avant, qui nous fait vivre et désirer: l'instinct de survie.

     

    Certaines maladies psychiques et particulièrement les TOC, répondent à cette même règle. L'esprit souffre ( pour causes diverses, souvent un manque ou une insécurité), alors il se trouve des moyens de substitutions, des rituels qui ne sont que des "soupapes", pour éliminer le trop d'angoisse.

    Et cette angoisse n'est autre que celle de ne pas pouvoir agir afin de survivre. L'angoisse est cette peur, "sans cause", qui n'est devant l'inconnu. Ne sachant comment combattre, comment se préserver, l'esprit prend le chemin de la fuite.

    Alors l'imagination se met en marche et fournit des moyens de fuir cette peur. Pour les plus chanceux, cela peut aboutir à la pratique de "l'art". L'artiste sous toutes ses formes, ne fait qu'exprimer ce malaise.

    Pour les autres (mais aussi certains artistes), cela mène à des troubles psychologiques et parfois même à la folie.

    C'est pourquoi la frontière entre le sage, l'artiste et le fous, est extrêmement mince.

    Dali disait: "la différence entre moi et un fous, c'est que moi, je ne suis pas fou".

     

    Parfois destructeurs, parfois constructifs, la sagesse, l'art ou la folie, n'en restent pas moins des moyens inventés par l'imagination, certes différants mais proches, permettant avant tout de survivre.

    Non il n'y a pas d'artiste ni de sage sans folie, et dans chaque folie, il existe une part de sagesse. 

    Pascal disait : "Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou, par un autre tour de folie, de n'être pas fou".

     

    Mais alors si l'instinct de conservation nous commande, quels conséquence cela a sur nos affects.

    Pourquoi sentons-nous joie, tristesse, colère ou amour?

     

           Les affects:

     

    Considérons maintenant ce qu'on désigne par affects, c'est à dire tout ce que l'homme peut sentir( par le corps) ou ressentir( par l'âme).

    Les deux principaux sont le plaisir et la douleur, ou encore l'agréable et le désagréable.

    Ce que le corps sent et l'âme(ou l'esprit!!) ressent lui sont en effet soit agréable soit désagréable.

    Le désir même n'est que la résultante de l’opposition (réelle ou imaginaire) en l'homme de ces deux courants. Et de la découle le principe de plaisir qui selon Freud dirige notre vie.

    Or si nous regardons ces affects de plus près, qu'est ce qui nous est désagréable? Ce qui va à l'encontre de nos désirs. Et qu'est ce que nous désirons de plus? Le bien être (du corps, ou de l'esprit, ou des deux si possible. Cette recherche n'est-il pas la sagesse même?)

    Et qu'est ce que le bien-être, ou plutôt qu'est ce qui permet le bien-être?

    La certitude ne serait - ce que instantané de la survie.

    Ainsi la peur nous est désagréable (quoique parfois recherché, mais alors ce n'est plus peur mais recherche de sensations), car c'est le signe que la survie, d'une manière ou d'une autre est en danger.

    La tristesse est désagréable car le signe d'un manque, et un manque (réel ou imaginaire), nous diminue, nous affaibli et donc préjudiciable à la survie.

    La colère résulte d'un manque, souvent de respect ou alors de non réalisation d'un désir. Or ne pas se faire respecter équivaut (de façon réelle ou imaginaire) à être faible. Et la faiblesse ne permet pas de survivre.

    L'angoisse, est une peur qui naît devant l'inconnu, contre lequel on ne sait agir. Elle est donc affaiblissante au plus haut degré. Ne savant comment agir, notre survie à la merci de l'imprévisible, et nous sommes sans défense.

    Ainsi l'angoisse de la mort est peut-être ce qui nous guette tous, car si nous pouvons appréhender ou ne serait - ce combattre ce qui est réel, comment agir devant l'inconnu et le néant.    

    (C'est  pourquoi il est important d'avoir la foi. Car elle est la seule réponse, la seule "action" possible).    

     

    A l'inverse nous ressentions du plaisir à chaque fois qu'un de nos désirs semble pouvoir se réaliser ou se réalise car l'obtention de nos désirs nous "gratifie", nous renforce et procure de la joie qui est le plaisir ressenti par l'âme.

    Or ce qui gratifie, nous rend plus fort. Mais gratification dans quel but? le plaisir? Certainement mais alors nous tournons en rond car cela reviendrait à dire que l'homme recherche le plaisir pour se faire plaisir.

    Non, l'être vivant recherche le plaisir car cela signifie sa fortification et sa survivre.

    La gratification signifie la conservation de l'être ou de son idéal, l'idéal qui comme nous venons de le voir, peut grâce à l'imagination et les systèmes de valeurs représenter par lui même la survie.

     

    Mais alors on peut se demander si tout ceci  ne reviendrait pas à dire que l'homme n'est capable uniquement que d'amour de soi?

    La réponse est évidemment: Non.

    Car nous pouvons bien évidemment sentir et ressentir les mêmes choses envers un autre, d'avoir les même affects pour d'autres et dans ce cas il ne s'agit plus uniquement d'amour de soi , mais aussi d'amour de l'autre ou de tous.

    Ceci reviendrait à dire simplement que tout amour, tout intérêt que nous puissions porter à soi, à l'autre ou aux autres, prend racine dans l'envie de survie, dans cet instinct qui le moteur de tout êtres vivants.

    C'est ce que nous allons aborder plus en détails.

     

     

     

          L'amour

     

    Traditionnellement on divise l'amour en trois catégories qu'on différencie très souvent.

    Il s'agit de  l'Eros, le Philia et l'Agapè.

     

    L'Eros est l'amour première (de base), celui ressenti des le plus jeune âge. C'est l'amour de celui qui manque. On désir l'autre non pour ce qu'il est mais pour ce qu'il nous apporte. On désir l'autre non pour son bien à lui mais pour son bien à soi C'est peut-être la forme la plus égoïste de l'amour. Dans ce cas la notion de se conserver semble évident, fusse au détriment de l'autre. C'est pourquoi Eros est la forme la plus destructrice de l'amour.

    Car il est né d'un manque et non d'une joie. Il remplit un vide mais ne communique ni enrichit.

    Puis vient la Philia, ou l'amitié. Là il s'agit d'un amour à double sens. C'est la joie qu'on éprouve pour soi, mais aussi pour l'autre. C'est jouir et s'en réjouir. Ce n'est plus simplement aimer l'autre pour son bien à soi mais aussi pour son bien à lui. C'est l'amour qui prend, qui reçoit mais aussi qui donne. C'est l'amour qui communique Mais ceci n'efface pas le fait qu'en aimant l'autre, on aime aussi soit. Au contraire même, l'amour de soit permet l'amour de l'autre.

    Mais nous avons vu que l'amour de soi n'est autre que la volonté de survivre. Il n'est autre que l'instinct de conservation devenu affects puis acte.

    Et quant à l'Agapè (peut-être la forme la plus noble et essentielle de l'amour), il signifie l'amour désintéressé. Un  amour où "soi" disparaît, où on aime l'autre non par rapport à soi mais simplement parce que l'autre existe.

    C'est aimer son prochain, c'est l'amour présumé du "saint" (ou du sage selon les cultures).

    Aimer son prochain, c'est aimer certes, n'importe qui. Pas celui qui nous procure plaisir et joie, pas celui qui nous fait du bien, mais aussi celui qui nous fait du mal. Bref aimer tout le monde même son ennemi.

    On pourrait donc croire qu'ici la notion de "soi", s'efface. A ceci je n'y crois pas.

    Peut-être qu'à la première vue elle semble disparaître, mais il n'en est rien. Car le saint ou le sage ne s'oublie pas. Nous avons dit en parlant de Philia que l'amour de soi permet l'amour de l'autre. Il en est de même pour l'amour des autres ou de tous. Comment aimer l'homme, comment aimer l'humanité si on ne s'aime soi puisqu'on en fait partie.

    Le saint(ou le sage) tout éclairé qu'il soit n'en reste pas moins homme. De l'humanité, il en fait partie. 

    Certes son amour est sans possession, sans manque ou convoitise. Il ne demande rien au retour et s'abandonne.

    Mais il n'est pas désintéressé. Si son but est de sauver l’âme (pour le saint) ou l'espèce humaine et la nature (pour le sage) c'est aussi parce que ceci lui procure une joie immense, bien plus grande parfois que la joie qu'on peut ressentir dans l'éros ou la philia. Car en éclairant son prochain il s'éclaire lui même, en aidant son prochain à vivre mieux, à survivre ou à sauver son âme, il s'aide lui même. Car répétons le, de l'humanité il en fait partie.

    Ne dit on pas "aime ton prochain comme toi même".

    Que ce soit par civisme, par religion ou par respect, l'amour de l'autre nous gratifie, nous procure jouissance. Quel en est la cause sinon qu'en ce faisant, on est en accord avec son instinct de survie, mais aussi par extension la survie de l'espèce ou de l'âme. L’autre, les autres font alors office de miroir. Dans leurs biens on retrouve le notre et celui de toute l'humanité.

    "Qui sauve une vie sauve l'humanité entière", disait      

    Non d'un amour pur et désintéressé, (si on entend par là, la disparition de la notion de soi) aucun homme n'est capable, car tenu par le "principe de plaisir".

    Cet amour là, appartient à Dieu. C'est l'amour que Dieu porte en lui. C'est amour là est Dieu.

    Cela n'empêche pas évidemment de tendre vers cet amour, imaginaire, mais oh combien essentiel.

     Mais ceci nous amène à considérer un autre aspect propre à l'homme qui découle de l'amour et du désir: "la morale".

     

     

           La morale

     

     

     

    Si le désir est bien la force motrice de l'homme et qu'il est issu de son instinct de conservation, peut-on et doit-on pour autant tout désirer et de n'importe quelle manière?

    Oui et non. On le peut mais on ne le doit.

    Oui car le désir n'a pas de limite, ou plutôt sa seule limite, comme nous venons de voir est l'imagination qui comme chacun est sans limite. Il est donc aisé de désirer tout ce que l'imagination peut nous faire voir, ou croire comme étants positifs.

    Non car il en va de nôtre bien de ne pas désirer n'importe quoi de n'importe quelle façon (alors que l'imagination pourrait nous le faire croire).

    C'est pourquoi si le désir ne peut et ne doit être supprimé (car force motrice), il peut et doit être orienté ou sublimé. Il peut donc être éduquer.

    Et c'est le rôle de la morale.

    La morale à son tour est prisonnière de la réalité, et doit se soumettre au "principe de la réalité" 

    Et c'est la tache de l'Etique.

    Qu'est ce qu'une morale ou une vertu, sinon la recherche du "bien", du "bien penser et du "bien faire"?

    Si le "bien" est ce qui nous procure plaisir, l'objet cers lequel tend notre désir, il doit néanmoins, oserai-je dire, être choisit et désiré de façon adéquate et judicieuse.

    Or qu'est ce qui fait de la justice, du courage, de la tempérance, de la gratitude, de la tolérance, de la fidélité ou encore de la compassion des vertus?

    Vous aurez beau dire à quelqu'un qu'il est mal d'être injuste, lâche, ingrat, infidèle ou intolérant, il sera en droit de vous demander pourquoi?

    Si vous lui répondez: parce que l'homme y tend naturellement, je ne pense pas que vous le convainquiez.

    Il existe en l'homme autant de lâcheté que de courage si ce n'est d'avantage et autant de haine que d'amour.

    Pour vous en convaincre vous n'avez qu’à observer les enfants entre eux. Ils sont souvent sans pitié et rancuniers, capables de se déchirer pour un jouet sans aucuns remords.. 

    Non l'homme ne tend pas naturellement vers le bien, ou alors uniquement vers son bien immédiat. Le bien n'est pas comme le définissait Platon "ce vers qui tend toutes choses"(même si le sage ou le saint le souhaiteraient), mais ce qui nous procure plaisir et survie. Et c'est pourquoi il doit être éduqué

    Alors pourquoi aimer plutôt que de haire, pourquoi la tolérance et le respect plutôt que le mépris, pourquoi la compassion plutôt que l'indifférence?

    Qu'est ce qui justifie enfin l'amour et par là même toutes les autres vertus qui en découlent?

    Après ne pourrait- on pas vivre et atteindre ses objectifs aussi bien et parfois même plus rapidement par et dans la violence?

    Non car si on peut vivre dans l'instant par la violence, on ne peut y survivre dans la durée, car la violence appelle la violence, et met continuellement en danger la survie.

    Or nous avons vu que l'homme tenu par son instinct de conservation, désir ce qui lui procure plaisir et permet justement cette conservation.

    Si la violence peut parfois sembler la solution adéquate pour la survie (il est bien de combattre un tyran ou une injustice, quoique subjective, ou bien encore la maladie) , elle ne peut l'être que ponctuellement, que momentanément, que dans l'instant et en dernier recours.

    L'histoire, l'expérience, l'observation, la logique même nous montrent que vivre pour et par la violence n'amène l'individu et par delà l'espèce qu'a sa propre destruction.

    Observez les animaux. Ils ne sont jamais violents "gratuitement"  Ils ne sont agressifs, ne font preuve de violence que quand cela est absolument nécessaire (dépendant de la survie immédiate).

     

    Non ce qui fait de l'amour et des vertus qui en découlent des valeurs morales, des chemins à suivre, c'est leurs capacités à nous faire survivre dans l'instant certes, mais aussi dans la durée. Et non leurs capacités à nous mettre sur la voie de je ne sais quel "bien" vers lequel l'homme tendrait.

    Parce que l’amour (qui englobe toutes les autres vertus) permet non seulement de vivre mais aussi de survivre. C'est ce qui fait sa force. C'est son essence même.

    La morale doit donc nous permettre d'être en accord avec cet instinct de survie et donc en accord avec l'amour. C'est ce qui fait sa force, et sa cohésion (c'est pourquoi la violence envers le tyran peut devenir une "bonne" chose), et enfin ce qui la justifie.

     

     

     

    Et puis:

     

     

    La difficulté première de la morale et de l'Ethique n'est-elle pas de concilier le principe de plaisir avec le celui de la réalité     ?

    Et quel meilleur "outil" pour une telle tache que l'Amour. L'amour de soi pour commencer, puis l'amour de l'autre et puis de tous. Sans l'autre il ne peut y avoir de soi et sans soi, que reste-t-il?

     

    On pourrait m'objecter d'être en fin de compte qu'une sorte d'hédoniste. Oui sûrement, sauf que moi, je n'érige pas le plaisir en Ethique (dans quel cas il faudrait choisir entre les plaisirs et définir lequel est bon ou mauvais). Mais je dis que le principe de plaisir étant la conséquence ou le "symptôme" de cet instinct de survivre, ce dernier est la "source" de toutes actions est peut devenir "Ethique" à condition, et c'est là l'important, que cette survie soit "généralisée". C'est à dire qu'elle comprend non seulement la survie de l'individu mais aussi de l'espèce ou encore des espèces et de la nature. Qu'elle comprenne l'amour. Car ce n'est qu'a cette condition que la survie peut être durable.

    Car l'amour, cette gratification "morale", nous procure jouissance, sécurité, reproduction et survivance dans la durée.

    C'est pourquoi je suis d'accord avec Chamfort quand il dit" jouis et fait jouir, sans faire de mal ni à toi ni à personne, voilà, je crois, toute la morale".

     

    Alors quoi ?

     

    La survie, la conservation de l'individu et de l'espèce, toute la vie en est imprégnée. Des couleurs incroyables  des oiseaux, de la recherche de territoire, aux désirs du savoir et de pouvoir de l'homme, tout est affaire de survie.

    Voilà notre carcan.

    Voilà notre règle première et infranchissable inscrit dans les gènes depuis plus de deux milliard d'années.

    Voilà ce qui nous commande et dirige nos actes, nos pensées, nos désirs:

    La volonté de survivre, l'instinct de conservation.

    Le désir, la volonté, l'acte ou la pensée, l'art ou la folie, la morale ou l'Ethique et même l'amour, tout ce qui fait l'homme y trouve sa source et sa destinée.

    Et ce « destin » ne trouvera son chemin dans la durée, que par le sentier de l’amour et de la compassion.

     

    C’est pourquoi je hais l’amour, ce subterfuge inventé par la nature afin de nous enchainer durablement à une vie qui tôt ou tard finit par nous trahir.

     

    KT. 

     

     


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  • Un super héros je sais ce que c’est. Ça porte généralement un masque , accessoirement une cape, ça a des supers pouvoirs ou des supers gadgets, c’est super fort, super rapide, super résistants, super persévérant, et ça ne se pose pas trop de questions. Ca combat pour son idéal sans relâche et jusqu’au bout.

    Mais un héros, c’est tout autre chose.  Voilà  ce que le dico m’en dit:

    HEROS :

    1-Demi-dieu. Se distingue par ses actions [Mythologie]. Synonyme surhomme

    2-Personne qui fait preuve d'un grand courage. Synonyme brave Anglais héro

    3-Personne qui tient le rôle principal dans une histoire (film, théâtre, livre...). Synonyme personnage.

    Ça ne m’avance pas tellement. Car en dehors de la troisième définition, qui est une extension du terme, pour désigner un personnage (historique ou fictif) le reste n’a aucun sens strict.

    Un «demi-dieu » !!! Tiens. Déjà qu’un dieu on ne sait trop ce que c’est, sinon un personnage imaginaire ou du moins espéré, qu’est-ce qu’un « demi-dieu » ? Rien. Ou un demi-rien !

    Alors disons un surhomme. Mais qu’est-ce qu’alors un surhomme ? Quelqu’un de super ? Un être supérieur !!?  Soit, mais alors tout dépend de ce qu’il en fait de sa supériorité. Faudrait-il encore selon la définition qu’il s’en distingue !

    Alors cela voudrait dire juste faire un numéro de force tel un acrobate ou jongleur super doué? Non, il faut qu’il y ait une substance supérieure dans ces actes, autrement dit,  il faut qu’il œuvre pour un idéal, pour quelque chose qui rassemble et qui le dépasse ; en un mot il lui faut  «  Faire le bien ».

    Or qu’est-ce que le « bien » ? Sinon un concept vague qui dépend du point de vue, des croyances et éthiques de chaque individu selon chaque époque. Et de quelle manière on se distingue par le bien? Par la volonté de façon préméditée  ou encore par hasard ? Parfois en croyant bien faire, on ne fait que des catastrophes et parfois l’exacte inverse. Alors est-ce l’acte qui définit le héros ou bien l’intention même si au final, l’acte n’aboutit pas ?

    Prenons un exemple. Sauver une vie serait-il un acte héroïque ? Probablement oui, mais faut-il encore voir si cette vie sauvée aboutira à des évènements négatifs ou positifs. Imaginer que vous sauvez une personne qui dans quelques temps sera responsable à son tour de la mort ou destructions de beaucoup d’autres ?! Seriez-vous encore considéré comme un héros ?

    Je ne sais pas.

    La deuxième définition aborde la notion du courage, un grand courage. Là aussi je me demande comment pourrait-on définir un grand courage ? Serait-ce de se mettre en danger ? Mais alors tous les métiers dangereux, ou même les sports dangereux, seraient héroïques. Or ce n’est pas le cas.

    Serait-ce de prendre des risques que nul autre ne prendrait à votre place tellement cela semblerait  incertains ? Alors dans ce cas tous les fous et les simples d’esprit de ce monde, prêt à se lancer dans n’importe quelle aventure insensée seraient héroïques ! Or ce n’est pas cela qu’on entend par héros. Mais bon admettons que faire face au danger suffirait à être héroïque. Mais dans ce cas tout dépendra encore une fois du résultat de l’action, car si je prends des risques que nul autre prendrais à ma place et si je réussi alors oui, je serais probablement un héros, mais si j’échoue ? Je serais considérais certes comme un brave, oui, mais plus comme un brave fou, un doux dingue, une tête brulée qu’un brave héros ! Non ? Et puis surtout ce qu’il faut à un héros, peut-être  plus encore  que le simple courage, c’est un public. !

    Oui car comme je le disais, pour être héros il faut un idéal qui aspire et qui dépasse l’individu mais aussi une considération. On devient héros que si on est « considéré » comme tel !  Entre deux personnes qui se sacrifient ou se mettent en danger, celui qui le fait en publique a bien plus de chance d’accéder au titre de héros. Vous aurez beau vous donner du courage, affronter les dangers même pour une noble cause, si personne ne le sais, vous ne serez jamais considéré comme un héros. Le héros par définition est célèbre ou n’est point héros. !!!. Le héros est un personnage fabriqué, fictif, un titre glorifique attribué.

    C’est là que la troisième définition, et à mon sens, la seule valable, prend tout son sens. Car non seulement pour être héros, il faut être acteur, c’est-à-dire dans l’action et que cette action aboutisse, mais il faut aussi être au premier plan ;  Etre reconnu. Oui le héros anonyme, l’inconnu héroïque n’existe pas. Celui qui se bat en silence, qui souffre sans témoin pour le crier, qui en chie toute sa vie, et qui finit par mourir au fond de sa chambre ou dans un coin de rue, ne sera jamais le héros qu’il a pu et aurait dû être. Et pourtant c’est peut-être, et même probablement, le seul vrai héros qui existe.

    K.T


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