• Mon enfance me manque. Mon pays me manque. Ma famille me manque .

    Ma terre natale, par endroit aride certes, mais où l'arbre solitaire prenait véritablement toute son importance ,offrant une ombre salutaire et une fraîcheur délicieuse. Le ciel bleu et les matins frais, lumineux, annonçant des après- midi chaudes et la torpeur du soir qui tombait doucement, installant tel un décorateur divin, une myriade de petits points bleus scintillants, avant que la rotondité de l'astre blanche illumine de son éclat la pénombre . Ou encore les neiges matinales et la danse légère, harmonieuse et hypnotique de milliards de flocons, promesses de journées blanches, de boules de neiges et de galipettes sur un tapis immaculé. Ces journées froides où l'odeur du pain grillé, de confiture et de miel, du thé ronflant sur sa tellière dans une cuisine où on venait et partait sans cesse, non pas pas simplement pour s'y restaurer, mais pour s'y voir, se parler, se retrouver et passer un moment ensemble m'enivrait.

    Oui mon enfance et son atmosphère me manquent. Non pas qu'elle ait été spécialement heureuse, loin de là. La vie a toujours été difficile pour moi, peu importe l'âge, mais au moins je m'y sentais relativement en sécurité et rempli d'espoir et puis un câlin de ma mère, ou un encouragement de mon grand père suffisait à chasser comme par magie, tous mes doutes, et à étouffer la peur galopante. Chaque matin, même difficile, était un nouveau départ, et chaque soir apportait son cortège d'espoir comme la nuit apporte son cortège de rêves.

    Tout cela est bien mort. Il n'est donc pas étonnant que je flétrisse.Un arbre déraciné, tout imposant qu'il soit, finit inéluctablement par sécher, et cela malgré tout l’amour du monde et toute l'attention qu'on puisse lui porter.

    Oui en ce temps là ma vie ne se résumait pas à ces trois mots: Désillusions, peur et discipline.

     

    K.T


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