• démissionnaire

    Lettre de démission: 

    J ai passé ma vie à construire et reconstruire , à boucher et déboucher les interstices, à colmater les brèches, à réparer le haut, le bas , l'endroit et l'envers du décors, à tout apprendre et tout essayer, m'obstinant et travaillant sans relâche, croyant à l'incroyable et repoussant l’inévitable, crédule et naïf, espérant voire l'effort récompensé, et  le mérite gagner.

    Mais aujourd'hui, je suis "fatigué patron".

    Fatigué de devoir faire et refaire sans cesse le même travail, et de reconstruire brique par brique ce bâtisse distordue et fragile qu'est ma vie , et le regarder s'écrouler de nouveau. Et je sais maintenant que cet échec n'est pas "que" de ma faute.

    Patron, tu as triché. 

    Tu m'a donné le talent et le savoir faire, le temps, le matériel, le cite et l'argent nécessaire pour une belle bâtisse, mais tu ne m'a jamais donné la première chose nécessaire à quelconque construction valable: Le bon matériau !

    Il est défectueux ton ciment  patron ! Il ne prend pas !

    Oui Patron tu as triché. Tu t'es bien foutu de moi. Tu m'as regardé des années durant empiler pierre sur pierre, brique par brique, étage par étage une mélasse, une bouse séchée, une merde sans nom qui ne pouvait qu'au final, que s'écrouler.

    Et tu t'es fendu la poire, sans jamais me dire que cette saloperie ne pourrait jamais tenir le coup.

    Oh, je l'ai compris assez tôt mais je me suis dis naïvement et courageusement qu'avec du travail et de la persévérance, j'arriverai moi-même a en changer la nature, à la rendre solide et brillante, souple et résistante, suffisamment en tout cas pour en tirer quelque chose de bien. Mais là encore patron, tu as triché. Tu ne m'a jamais laissé me reposer, pas la moindre pause, pas le moindre encouragement, et quand j'étais tout près de réussir, tu en as changé l'architecture au dernier moment.

    Tu as bidouillé les plans pour me voir échouer lamentablement . J'imagine combien tu as du te marrer en me regardant m'épuiser à la tâche, jours après jours , croyant enfin réussir, usant toutes les larmes de mon corps à m'en assécher le cœur et l'âme.

    Je le sais maintenant patron,  le matériau de la vie, ne change jamais. On a ce qu'on a et faut faire avec. Certains réussissent avec peu alors que d'autres échouent avec beaucoup; simplement parce que les plans sont faussés au départ.

     ET bien patron, j'ai fais et refais avec tes plans, suffisamment longtemps, j'ai même tenté de les changer,  mais là je suis fatigué. Je n'en peux plus, ça a trop duré et je ne crois plus à tes mensonges ni a ton sens de l'humour. Le destin est railleur dit-on,  soit , alors Trouve- toi d'autres "employés" de qui te moquer, d'autres pantins crédules dont tu pourra tirer les ficelles pour ta propre distraction cosmique, car moi patron;  je démissionne.

    k;t


  • Commentaires

    1
    Jeudi 11 Décembre 2014 à 20:57

    Tu parles d'un vrai patron, ou du Patron avec un grand P.

    Tu devrais lire : N'oublie pas de m'aimer de Charlotte Valandray, elle remonte le moral en un rien de temps.

    Bientôt sur mon blog !

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